Au jour le jour
Les élus locaux sur le terrain. "Nous, les territoires, n’avons pas une vision théorique des choses mais nous sommes bien en contact direct avec la réalité. Tous les jours, nous discutons avec les chefs d’entreprise, les commerçants, les artisans qui ont à faire face aux conséquences sociales de cette crise sanitaire. Certains sont à l’arrêt ou en forte baisse d’activité, d’autres sont en chômage partiel ou risquent de perdre leur emploi. Nous avons donc essayé de nous organiser localement", indique Philippe Greffier, premier adjoint au maire et président de la communauté de communes. Et de revenir sur un certain nombre de dispositifs qui ont vu le jour ces dernières semaines. "C’est, par exemple, la plateforme solidarité commerces ; nous avons aussi demandé au Premier ministre de rouvrir les commerces locaux pour avoir bien noté que dans ceux qui sont ouverts aujourd’hui, on respecte les mesures de sécurité peut être plus facilement que dans les grandes surfaces. Nous regrettons que le gouvernement soit resté sur une ligne très restrictive. Il aurait pu rouvrir les petits commerces ; on le lui a demandé. Les commerces locaux c’est aussi la prise directe avec les producteurs locaux et ils sont également des points de vente de nos agriculteurs". Intercommunalité, Département, Région L’élu poursuit avec la démarche commune à l’ensemble des intercommunalités, le Département et la Région sur le fonds de solidarité Occitanie qui va permettre d’apporter des fonds. "Nous faisons également remonter à la Région les points qui permettent d’améliorer l’efficacité du dispositif d’aide afin que localement ceux qui en ont besoin puissent être réellement aidés". En lien direct avec la banque de France Il évoque le contact permanent qu’il a avec le directeur de la Banque de France, souligne qu’il est à "la disposition des commerces et entreprises pour faire passer des dossiers et mobiliser des dispositifs d’aide que peut accompagner la Banque de France, notamment la médiation du crédit. Une entreprise qui se voit refuser un crédit par sa banque peut, il faut le savoir, saisir le médiateur". Aux côtés du BTP L’autre sujet, c’est le secteur du bâtiment. Et d’expliquer qu’au-delà de l’accompagnement financier, il faut voir comment on peut nourrir les carnets de commandes. "On s’organise, malgré le coût de la crise sanitaire pour nos collectivités, pour maintenir un niveau d’investissement afin d’amorcer la commande publique. Rien ne serait pire que de tout arrêter car derrière ce serait le double choc pour l’économie locale. Dans la construction de nos budgets aujourd’hui, nous faisons très attention aux dépenses de fonctionnement et on essaie, autant qu’on le peut, de maintenir les dépenses d’investissement pour donner des perspectives positives aux entreprises". Commerce : des choses nouvelles à inventer Il revient sur la plateforme numérique solidarité commerces. "C’est un premier pas. Avec la crise, nous avons travaillé avec les commerçants autour de choses nouvelles. C’est dans ce sens-là que nous devrons continuer à réfléchir avec eux, à nous montrer innovant, pour développer demain de nouveaux outils pour soutenir l’activité du commerce local". Agriculture : développer les initiatives Le monde agricole ? "Nous sommes à ses côtés. Nous avons déjà travaillé avec l’ADAOA pour favoriser la structuration des filières et la façon de répondre par des commandes groupées et répondre aux besoins de la grande distribution. Le but est de pouvoir, derrière, consolider et alimenter le marché local avec des produits locaux. C’est un travail qui montre son utilité et va demander à être développé, comme ce "drive" que nous avons mis en place derrière la halle aux grains. La stratégie de développement d’énergies renouvelables sur notre territoire, en lien avec le monde agricole et les maires, va dans ce sens-là qui a pour but de diversifier les revenus des producteurs". Et de conclure : "Toutes ces initiatives montrent l’importance des territoires, prouvent que lorsqu’on est maire, président d’intercommunalité, élu local, on a cette capacité à impulser des initiatives, à les accompagner. Nous, sommes présents au quotidien avec nos acteurs locaux, ce qui n’est pas forcément le cas de ceux qui nous gouvernent et qui ont parfois une vision ou jacobine ou parisianno- centrée des choses…" Gladys Kichkoff